L’enchère de 2 Sans-Atout conventionnelle (A. Lévy - Bridgeur n°791 – Janvier 2006)

 

Dans cette étude, Alain Lévy vous propose de faire un tour d'horizon des différents emplois conventionnels de l'enchère de 2 Sans-Atout.

Cette étude se divise en trois parties et traite des sujets suivants :

 

I – Le 2 Sans-Atout fitté                                      (cliquer ici pour afficher l’article)

Sud     Ouest   Nord    Est

1/♠    -       2SA

 

II – Le 2 Sans-Atout Truscott                                  (cliquer ici pour afficher l’article)

Sud     Ouest   Nord    Est

1/    X       2SA

 

III – Le 2 Sans-Atout extension du Drury                       (cliquer ici pour afficher l’article)

Sud     Ouest   Nord    Est

                -       -

1/    -       2SA

 

IV – Le 2 Sans-Atout modérateur                                (cet article)

Sud     Ouest   Nord    Est

1/    -       1/♠   -

2♠/    -       2SA

 

V – Le 2 Sans-Atout enchère d'essai généralisé

A) de l’ouvreur                                                  (cliquer ici pour afficher l’article)

Sud     Ouest   Nord    Est

1/    -       2/♠    -

2SA

B) du répondant                                                  (cliquer ici pour afficher l’article)

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1/♠   -

2/    -       2SA

 

VI – Le 2 Sans-Atout compétitif                               (cliquer ici pour afficher l’article)

Sud     Ouest   Nord    Est

1/    -       1/♠    -

2/    X       -       2SA

Et de nombreuses autres situations.

 

VII – 2 SA réponse à un contre d’appel sur un 2 majeur faible (cliquer ici pour afficher l’article)

 

Sud     Ouest   Nord    Est

2/    X       -       2SA

 

 

IV - Le 2 Sans-Atout modérateur

 

De nos jours, pour des raisons tactiques, le répondant est conduit à parler sur l'ouverture avec des mains de plus en plus faibles, surtout à vulnérabilité favorable. En conséquence, face à la description d'une main forte exprimée par un bicolore cher, il faut envisager d'arrêter son camp avant la manche avec 7 points d'honneurs ou moins, sauf découverte d'un fit décisif. Ce n'est pas si facile, car le développement des enchères est conditionné par un principe de base : l'expression d'un bicolore cher par l’ouvreur entraîne un processus forcing et auto-forcing.

• Forcing

L'ouvreur vient de décrire une main forte, dans une zone comprise entre 17 et 22 points d'honneurs. Dans la limite supérieure de cette zone, de 20 à 22 points H ou HL, une manche doit être déclarée, quand le répondant a eu la force (ou la faiblesse, mais ce sont les risques du métier !) de parler sur l'ouverture. Cependant, n'oubliez pas que l’ouvreur ne peut préciser ses ambitions qu'à son troisième tour d'enchères. Le répondant lui doit donc un deuxième tour d'enchères. Exemples :

♠ X

A R V 5

A R 8 6 2

R 7 4

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1       -         1       -

2

Il faudra s'arrêter avant la manche en face d'une main très faible du répondant.

 

♠ X

A R V 5

A R 8 6 2

A D 9

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠       -

2

Pas question de s'arrêter avant la manche.

 

• Auto-forcing

Le répondant dispose d'un arsenal d'enchères qu'on peut classer en trois groupes :

1. Positives : la deuxième enchère du répondant crée une situation forcing de manche.

2. Ambiguës : il est impossible de passer sur une enchère dont la force n'est pas précisée.

3. Conventionnelles : toutes les enchères conventionnelles engendrent un processus forcing.

 

1. Les redemandes positives

 

• Le soutien des deux couleurs de l'ouvreur

De fait, aucun des soutiens de la première ou de la deuxième couleur de l'ouvreur ne peut être exprimé en deçà du palier de 3 (caractéristique du bicolore cher) puisqu'un saut au palier de 4 limiterait les possibilités d'exploration du chelem ou, surtout, de la meilleure manche. C'est pourquoi le soutien au palier de 3 doit être naturel et forcing. Exemple :

♠ A X 7 5

R 7

R V 7

X 8 6 4

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠       -

2      -       3

 

Dire 3 est le seul moyen de bien se positionner pour jouer en connaissance de cause 3 Sans-Atout ou 5 voire 6 Carreaux. Sauter à 4 conduit directement au chelem, après un probable Blackwood de l'ouvreur. Peu raisonnable avec une main régulière de 11 points d'honneurs. Utiliser une quatrième couleur, 3, ne permet pas, ou trop tardivement, d'exprimer le soutien à Carreau.

Remarque : le répondant a néanmoins le droit et le devoir de sauter à 4 quand, justement, il a les moyens d'imposer de jouer un contrat à Carreau, de la manche au grand chelem. Exemple :

♠ A R 8 7 6

R 7

R V X 5

X 4

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       4

 

En route vers le grand chelem après les vérifications d'usage.

 

Le soutien de la deuxième couleur obéit au même principe. Exemples :

A 9 7 5 4

A D 9 4

D 4

X 6

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3

Quelques arguments pour envisager un chelem à Cœur.

Seul un soutien forcing à 3 permet de mettre en place, en temps utile, l'arsenal des enchères de chelem.

 

♠ R D 9 5 4

D 7 4 3

6 2

D 7

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3

Beaucoup moins excitant, mais de quoi imposer la manche. Ce deuxième exemple me permet d'insister sur deux points importants.

-   Ces soutiens forcing ne sont pas nécessairement réservés aux mains avec lesquelles on envisage un chelem.

Nous avons vu plus haut que le soutien de la mineure d'ouverture était souvent une étape naturelle pour s'arrêter à 3 Sans-Atout. Il en est de même du soutien de la deuxième mineure de l'ouvreur, donc des Carreaux, après une ouverture de l et une réponse de 1 ou de 1♠. Exemple :

♠ X 7 6

R D 9 4

A X 6 5

V 3

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1      -

2      -       3

 

La réponse de 1 est banale, le soutien à 3 une formalité avant de passer sur 3SA ou... d'envisager 6 Carreaux sur une enchère de 3, qui semble indiquer un singleton Pique chez l'ouvreur.

 

- L'expression d'un bicolore cher ne garantit pas quatre cartes dans la deuxième couleur. En particulier, dans la séquence :

Sud     Ouest   Nord    Est

1()   -       1♠       -

2

 

Cela pose des problèmes au répondant qui ne peut donc pas conclure à 4 avec quatre atouts et une main moyenne comme celle de notre précédent exemple. Ce saut à 4 correspond à un bicolore majeur 5-5 plutôt faible. Exemple :

♠ R V 8 7 4

D 8 7 4 3

V 3

9

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       4

 

Ces enchères de faux bicolore sont fréquentes quand l'ouvreur possède un unicolore mineur sixième trop fort pour se contenter d'une répétition avec saut. Exemples :

♠ A

A 9 5

A R D X 8 7

V X 6

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1      -

2

 

Ou :

A D 9

R V 6

7

A R V X 3 2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2

 

Remarques

- L'expression d'un bicolore cher dénie la présence d'un soutien de quatre cartes dans la majeure du répondant.

- Les ouvertures de 2 fort indéterminé avec redemande au palier de 3 sont réservées à des couleurs septièmes évaluées en levées de jeu (huit à huit et demie en majeure, huit et demie à neuf en mineure).

Les unicolores mineurs sixièmes de 18 points d'honneurs et plus s'ouvrent soit de l ou de 1, soit de 2 forcing de manche.

 

La nécessité de jouer les soutiens forcing soulève un problème : comment s'arrêter à un contrat partiel dans une des couleurs de l'ouvreur ? Deux solutions sont envisagées : a. Utiliser la quatrième couleur comme une arme à deux vitesses, coup de frein ou relais positif. Cette solution, proposée par des experts américains, a de réels avantages, mais demande un énorme travail de reconstruction. De plus, elle n'est possible que lorsque l'expression de cette quatrième couleur est suffisamment économique pour ne pas dépasser le palier du contrat partiel recherché. Bref, les améliorations subtiles apportées par cette solution ne sont pas d'un bon rapport qualité-prix. 

b. Laisser tomber l'enchère naturelle, et peu utile, de 2SA et lui donner un rôle conventionnel : c'est le fameux 2SA modérateur, qui sera défini un peu plus loin.

 

• La quatrième couleur

Elle doit être utilisée avec des mains positives (à partir de 8 points d'honneurs), qui n'ont pas de description naturelle satisfaisante. Elle dénie donc :

- Une majeure cinquième ou plus.

- Un soutien de la mineure d'ouverture, sauf par trois petites cartes.

- Un soutien de quatre cartes dans la deuxième couleur de l'ouvreur.

- Une enchère naturelle à Sans-Atout.

L'ensemble fait penser à une main qui veut vous faire arriver au contrat de 3 Sans-Atout sans arrêt dans la quatrième couleur. Exemple type :

♠ R V 7 5

R D 4

9 6 3

X 9 5

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3

 

• L'enchère de 3SA

Un saut à la manche dans une situation forcing est toujours un coup de frein, en vertu du principe de la vitesse d'atteinte. Il décrit ici une main régulière d'une dizaine de points d'honneurs (concentrés dans les couleurs extérieures à celles de l'ouvreur) et garantit une abondance de points "inutiles". Exemple :

♠ R D 9 5

V 5 4

8 6

R D 7 6

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3SA

 

Le contrat à jouer, même en face de la limite supérieure du bicolore cher, à moins que l'ouvreur ait de quoi reparler. Si je modifie l'emplacement et la qualité des honneurs :

♠ V X 8 7

A X 3

D 5

A X 6 4

Sauter à 3SA risque de vous empêcher de déclarer un bon chelem en face de multiples mains basiques de l'ouvreur.

Amusez-vous à construire des mains de distribution 5-4 ou, mieux, 6-3 ou 6-4 de l'ouvreur et vous constaterez que huit ou neuf sur dix de ces mains permettent de réaliser douze levées sans effort.

 

• Répétition de la majeure avec saut

En face d'un bicolore économique, cette répétition à saut est une proposition de manche. En face d'un bicolore cher, elle devient naturellement une enchère de chelem, à ranger dans la catégorie des "auto-fits". Le répondant fait fi des couleurs de son partenaire et tente d'imposer la sienne, avant de passer à l'opération contrôle et Blackwood. La couleur est toujours au moins sixième, assez solide pour être évaluée à une perdante en face d'un singleton. Exemple :

♠ A D V X 6 5

R 6

D 9

7 5 2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3♠

 

2. Une redemande ambiguë

La recherche du fit huitième dans la majeure du répondant ne peut être négligée. Si celui-ci estime que la découverte de ce soutien est prioritaire, le moyen le plus sûr et le plus rapide d'y arriver est de répéter sa couleur à partir de cinq cartes. Reste à diagnostiquer quel est le renseignement le plus important à donner à ce stade des enchères. Profitons de quelques exemples pour y voir plus clair, d'autant plus que la connexion avec notre dernière étape, le 2SA modérateur, est étroite. Avant de choisir votre deuxième enchère, fixez votre objectif et tout devient simple. Exemples :

♠ R V X 6 4

D 7 2

8 3

7 4 2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2♠

L'objectif : trouver un fit huitième à Pique et jouer 4 Piques, sinon passer sur toutes les enchères non forcing de l'ouvreur.

 

♠ A V X 8 7

R V 4

9 5

A 8 3

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2♠

L'objectif : diriger la séquence vers un chelem à Pique en cas de fit. Sinon, maintenir le dialogue ouvert par une quelconque troisième enchère forcing.

 

♠ A X 7 3 2

R 9

A D 6

9 5 4

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3

L'objectif : exprimer le fit à Carreau en situation forcing, car tous les honneurs sont utiles pour un contrat élevé dans cette couleur. Le fit à Pique n'est plus prioritaire.

 

♠ A D 9 4 2

D X 6 5

3

R 7 5

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3

L'objectif : indiquer cinq cartes à Pique, quatre cartes à Cœur et une main positive, avant d'en savoir plus.

 

Mais :

 

♠ D 8 7 5 3

R 8 4

V 9 2

6 3

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1      -

2      -       2SA

L'objectif : s'arrêter à 3 Carreaux, oublier les cinq cartes à Pique et reconsidérer la question sur une enchère forcing de l'ouvreur.

 

♠ R 8 6 5 2

V 9 8 3

9 7

D 3

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA

L'objectif : s'arrêter à 3 Cœurs, sauf contre-ordre (vous verrez plus loin comment procéder).

 

A la lumière de ces exemples, on peut tirer quelques principes fondamentaux, liés les uns aux autres :

1) Après la répétition de sa majeure, toute nouvelle enchère du répondant est forcing de manche.

2) Avec une main très faible, le répondant doit répondre 2SA, même avec une majeure cinquième.

3) Les soutiens francs et positifs des couleurs de l'ouvreur ont priorité sur la répétition de la majeure du répondant.

 

Pour fixer et comprendre ces trois principes, comparez ces trois séquences :

a.

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       3

 

b.

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2♠      -

3      -       3

    

c.

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3      -       3

 

a. Le répondant a une main positive, avec cinq Piques et quatre Cœurs.

 

b. Le répondant a une main positive avec cinq Piques et une force à Cœur mais pas quatre cartes à Cœur.

Exemple :

A D 8 6 5

R X 4

V 8

V 9 5

 

c. Le répondant a une main faible, avec cinq Piques et quatre Cœurs.

 

Il y a à peine quelques années, tous ces principes étaient mal connus et, à vrai dire, il y avait un véritable flou artistique à partir du troisième tour d'enchères. Je me  souviens, en particulier, d'un accident qui prête à réfléchir.

 

Je possédais en Nord :

♠ A D 9 8 6 4

X 3

7 6

A 5 2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2♠      -

3      -       3♠

L'enchère de 3♠ me semblait évidente mais, à ma grande surprise, mon partenaire, après s'être plongé dans un abîme de réflexion, a finalement sorti le carton passe. Il a, très logiquement (en tout cas, dans sa logique), pensé que j'avais décrit une main très faible avec six cartes à Pique, comme :

♠ D V X 6 4 3

V 8 6

2

V 6 5

 

Aujourd'hui, pour les mains fortes, ce problème est résolu. En vertu du principe 1), le répondant a reparlé après avoir répété sa majeure, 3♠ est forcing de manche.

 

3. Redemande conventionnelle : le 2SA modérateur

L'essentiel a été dit. Après un bicolore cher, l'enchère de 2SA du répondant est un moyen conventionnel, sans relation avec une tenue dans la quatrième couleur, de donner un coup de frein à la séquence. A la base, le 2SA modérateur était juste un tremplin pour s'arrêter au palier de 3 dans la mineure d'ouverture, incitant l'ouvreur à répéter sa couleur d'ouverture dans le cas d'un bicolore cher minimum (entre 17 et 18-19 H). Exemple :

♠ R D 7 6

X 5

V 9 4

8 5 4 2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3      -       -

 

Séquence d'arrêt désormais classique.

Peu à peu, son emploi s'est étoffé.

• Pour s'arrêter dans la deuxième couleur de l'ouvreur

Nous avons largement développé le sujet. Un dernier exemple :

♠ D 8 7 5

R 6 4 2

V 9 6 3

X

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3      -       3

Le meilleur contrat, a priori.

 

Parfois, l'expression de ce soutien décourageant peut suffire au déclarant. Exemple :

♠ A V

R D 9 3

7

A R 9 6 4 2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3      -       3      -

4

Dès que le fit à Cœur est découvert, l'ouvreur a une bonne manche à jouer.

 

• Pour déclarer 3 Sans-Atout, mais rien de plus

Nous avons vu qu'un saut à 3SA décrivait une main d'une dizaine de points, sans top cards. Dans la zone inférieure, mais avec un espoir d'arracher neuf levées, le répondant va déclarer 3SA en deux temps. Exemple :

♠ D X 7 6

V X 4

V 8

R V 9 3

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3      -       3SA     -

 

• Avec une majeure sixième dans un jeu faible

La solution du problème évoqué plus haut est toute trouvée. Exemple :

R V 9 8 7 4

D 8 5

X 7 6

9

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3      -       3♠      -

L'ouvreur reconsidère son jeu dans la séquence et peut passer ou ajouter le quatrième Pique.

 

Attitude de l'ouvreur en face du 2SA modérateur

Dans tous les exemples précédents, nous avons considéré les mains minimums de l'ouvreur, avec lesquelles il acceptait de s'arrêter avant la manche, message transmis par le retour au palier de 3 dans la mineure d'ouverture. Lorsque la force de son jeu est suffisante pour déclarer une manche malgré l'alerte du 2SA modérateur, il a plusieurs cordes à son arc pour s'exprimer.

 

• Conclusion à 3SA

Comme le répondant n'a pas promis de tenue dans la quatrième couleur, l'ouvreur affirme cette tenue et une main d'une vingtaine de points d'honneurs ou proche de huit ou neuf levées de jeu. Exemple :

♠ V

A V X

R D 8

A R D X 6 4

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3SA

Il suffit d'un rien pour réaliser neuf levées : l'ouvreur doit imposer la manche à Sans-Atout. Notez qu'il vaut mieux redemander à 2 qu'à 2, petit mensonge sur la longueur plus facile à surmonter en mineure qu'en majeure.

 

• Le saut dans la mineure d'ouverture

Avec des mains très excentrées et riches en levées de jeu, l'ouvreur ne peut pas se contenter d'une simple répétition. Exemple :

♠ X 4

A R 9 3

A R V X 9 6 5

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

4

Dix, onze et même douze levées à l'atout Trèfle sont encore possibles avec ce monument, que d'aucuns ouvriront de 2 forcing de manche, avec certains avantages, mais trop d'inconvénients prévisibles et insurmontables.

 

• L'emploi de la quatrième couleur

Un bicolore cher maximum et, a priori, le désir de jouer 3 Sans-Atout, sans tenue dans cette couleur. Exemple :

♠ A

9 4

A R 6 3

A R D 9 8 6

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3

Le message devrait passer.

 

• Le soutien dans la majeure du répondant

Le soutien différé, après bicolore cher, est forcing et réservé aux mains de plus de 19 points d'honneurs avec trois cartes dans la majeure du répondant. Exemple :

♠ 7

A R 6

A R 9 4

A D 8 7 3

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1      -

2      -       2SA     -

3

 

• La répétition de la deuxième couleur de l'ouvreur

Attention ! On se trouve dans un cas particulier du bicolore cher, qui a été exprimé en raison d'une distribution 6-5, avec une main trop forte pour une ouverture dans la couleur la plus chère. Dans ces conditions, le minimum de points exigé peut descendre à 13, avec une concentration d'honneurs dans les deux couleurs. Exemple :

♠ 7

A D X 8 7

A R X 9 7 6

2

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

3

La séquence est théoriquement non forcing. Théoriquement, parce que le répondant sera souvent tenté de nommer la manche avec trois cartes à Cœur et rectifiera à 4 sinon (soutien clairement non forcing).

Dans la zone supérieure, l'ouvreur saute au palier de 4. Exemple :

3

R D V 8 5

A R D X 6 3

8

 

Sud     Ouest   Nord    Est

1      -       1♠      -

2      -       2SA     -

4

Pour honorer cette main de trois perdantes.