Le bridge Goulasch (José le Dentu 1981)
Les
règles du goulasch
A
chaque donne, vous distribuez les cartes une à une et le coup se déroule
normalement. Toutefois, si le contrat final est un score partiel non contré et qui
ne fait pas sortir (parce qu'il n'y a pas eu précédemment une marque
partielle), ou encore s'il y a un passe général, on fait ce que l'on appelle un
goulasch.
D'abord,
on inscrit ce score partiel comme s'il avait été juste fait, bien qu'il n'ait
pas été joué. On ne se préoccupe donc pas de ce que le contrat aurait pu être
perdu. Les honneurs, s'il y en a, sont marqués. Ensuite, les quatre jeux sont
déposés les uns sur les autres, chaque joueur les ayant rangés par couleur dans
un ordre laissé à sa fantaisie. Le donneur coupe le paquet une première fois,
puis une seconde fois et le présente à son voisin de droite qui coupe à son
tour. Le donneur doit maintenant distribuer en trois fois, pas moins de trois
cartes par joueur et pas plus de cinq à chaque tour. Il peut donc distribuer le
paquet 4 par 4, puis 5 par 5 et 4 par 4, ou encore 3 par 3, 5 par 5 et 5 par
5...
La
donne goulasch une fois distribuée, les enchères commencent, et, ici encore, le
contrat final ne se joue que s'il fait sortir (marque partielle contrée,
manche...) sinon la donne est redistribuée en goulasch.
En
général, cette façon de distribuer les cartes procure des répartitions assez
extraordinaires. Détenir une couleur huitième est une chose banale, une couleur
sixième ne doit être répétée que si elle est particulièrement belle.
Il
faut s'attendre à trouver des coupes d'entrée, et ne jamais espérer que le
partenaire complète vos couleurs s'il ne vous soutient pas ou s'il n'a pas
ouvert de 1 Sans-Atout. Au contraire, la chicane du partenaire est monnaie
courante.
Le
véritable joueur de goulasch n'aime pas la marque ordinaire, et il se compare
volontiers au joueur de contrat auquel, il y a vingt-cinq ans, on proposait
encore de jouer au plafond, mais il oublie que le goulasch existe depuis plus
d'un demi-siècle!
Modification
du système
On
n'ouvre pas de la même façon au goulasch qu'au bridge en raison de la fréquence
des distributions excentriques.
Diverses
sortes d'ouvertures
1.
Ouverture de 1 à la couleur.
Elles
demandent la même force qu'au bridge (à partir de 13-14 points DH), mais les
couleurs de quatre cartes ne sont pas annonçables et les points de distribution
ne sont ajoutés qu'à partir de la sixième carte.
2.
Ouverture de 1 Sans-Atout.
Les
restrictions apportées à l'ouverture de 1 à la couleur amènent à déclarer le
Sans Atout flexible (de 12 à 18), lorsqu'on ne possède pas de couleur solide.
La répartition du Sans Atout peut donc être moins régulière qu'au bridge; les
mains 5-4-2-2, 5-4-3-1 ou 5-5-2-1 peuvent s'ouvrir de 1 Sans-Atout. Plus la
répartition est irrégulière, moins le Sans-Atout doit être faible.
3.
Ouverture de 2 à la couleur.
Le
2 fort réponse à l’As, comme le 2 Trèfles Albarran, est impératif jusqu'à la
manche. La réponse négative est 2SA.
4.
Ouverture de 2 Sans-Atout. Elle va de 19 à 21 points. La répartition doit être
régulière. Un honneur (la Dame au moins) dans chaque couleur est nécessaire.
5.
Ouvertures de 3 (et plus) à la couleur.
Ce
sont des ouvertures de barrage. Elles comportent un nombre de levées de jeu
inférieur de deux (vulnérable) ou de trois (non vulnérable) au contrat demandé.
La couleur de barrage doit comporter au moins sept cartes et un nombre de
levées de jeu bien déterminé, par exemple : A R V X 9 8 4 ou D V X 9 8 7 5.
6.
Ouverture de 3 Sans-Atout.
C'est
une ouverture puissante avec une main régulière comportant au moins 22 points
d'honneurs; le partenaire peut, selon son jeu, passer ou poursuivre la
conversation.
Réponses
aux ouvertures
1.
Soutien dans la couleur.
Il
peut être plus faible qu'au bridge normal. On soutiendra presque toujours
directement avec un honneur troisième; on peut aussi, dans certains cas,
soutenir avec un honneur second ou trois petits atouts et même avec un honneur
sec (As ou Roi) ou deux petits atouts.
2.
Changement de couleur
Au
niveau de 2, il demande une couleur longue et liée. Moins la couleur annoncée
est belle, plus la force du répondant doit être grande.
3.
Jump dans la couleur
Le
saut dans la couleur d'ouverture du partenaire est impératif pour un tour.
Exemple : 1 Pique - 3 Piques (forcing).
4.
Jump dans une autre couleur
Il
est également forcing de manche, mais il ne doit se faire qu'avec une couleur
complètement affranchie ou avec un beau soutien dans la couleur de l'ouvreur.
5.
Réponse sur 1 Sans-Atout
Pas
de Stayman et annonce d'une couleur forcing.